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Ottawa, le 5 novembre 2025 – L’Association des juristes de Justice (AJJ), qui représente plus de 3 500 avocats et procureurs fédéraux, prévient que les compressions budgétaires sévères annoncées dans le budget de 2025 risquent de fragiliser les systèmes mêmes vers lesquels se tournent les Canadiennes et les Canadiens pour le maintien de l’équité, la reddition de comptes et la sécurité publique.  

Tandis que d’autres syndicats de la fonction publique attirent l’attention sur l’ampleur de ces réductions, l’AJJ fait ressortir une conséquence précise : qui s’en prend à la justice, s’en prend à la primauté du droit.

Selon l’examen exhaustif des dépenses mené par le gouvernement, le ministère de la Justice et le Service des poursuites pénales du Canada sont censés réduire leurs dépenses de 15 % sur trois ans – soit la même cible que tous les ministères, malgré l’accumulation des arriérés judiciaires, la charge de travail qui s’alourdit et la complexité grandissante du travail juridique. 

« Nous ne voyons pas en cela des mesures d’efficacité. Nous assistons plutôt à l’érosion de la base juridique du Canada », déclare la vice-présidente, Santé et sécurité à l’AJJ, Vivian Funk. « La justice n’est pas un service facultatif – c’est le pilier d’une démocratie saine. »
Comme le souligne l’AJJ, le budget prévoit la création d’un programme d’incitation à la retraite anticipée pour les fonctionnaires, mais elle craint que cela n’accélère la perte de juristes d’expérience dans un contexte où les capacités de mentorat et de formation sont déjà très sollicitées. L’annulation, l’an dernier, du programme de formation LP-01 à l’intention des nouveaux juristes a créé un vide important pour la planification de la relève qui n’a toujours pas été comblé.

Entretemps, le non-respect de la promesse faite par le gouvernement en période électorale d’accroître le financement alloué au Service des poursuites pénales du Canada – conjugué au nouvel accent mis sur les gains d’efficacité grâce à l’intelligence artificielle – suscite des préoccupations supplémentaires qui nous amènent à nous demander si le système de justice aura les capacités humaines et éthiques nécessaires pour mener à bien des procédures judiciaires complexes et à enjeux élevés.

« On ne parvient pas à l’équité avec des moyens automatiques », déclare Mme Funk. L’innovation responsable en matière de justice requiert des investissements dans le capital humain, la formation et la surveillance – et non des couples aveugles. » 

L’AJJ exhorte le gouvernement fédéral :

  • à protéger les capacités du secteur de la justice dans le cadre de l’examen des dépenses;
  • à réinvestir dans des programmes de formation critiques au profit des avocats fédéraux;
  • à entamer un dialogue avec des professionnels de la justice sur un modèle de modernisation durable qui maintient le principe de l’équité et la confiance du public.

« Un budget ne se résume pas à un ensemble de chiffres – c’est un énoncé des priorités, ajoute Mme Funk. Si le gouvernement actuel croit vraiment en la reddition de comptes et en la justice, il doit investir dans ceux et celles qui veillent au respect de ces principes jour après jour. »

Au sujet de l’AJJ

L’Association des juristes de Justice (AJJ) est le syndicat qui défend l’équipe juridique du Canada. Nos plus de 3 500 membres sont des avocats de la Couronne fédéraux et des stagiaires en droit employés par le gouvernement du Canada au ministère de la Justice, au Service des poursuites pénales du Canada et dans différents organismes, cours de justice et tribunaux fédéraux dans tout le pays.

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